jeudi 5 février 2009

Pendant ce temps au CNRS...

On se demande sérieusement si la maison passera 2009. Disons que les indices s'accumulent dangereusement:

  • La création des Instituts (d'ailleurs, SDV n'existe plus, remplacé par l'Institut des Sciences Biologiques sans que personne n'ai jugé utile de nous prévenir)
  • Bien entendu, le très fameux discours du 22 janvier.
  • La baisse sévère du recrutement 2009 (et celle annoncée pour 2010, une vraie peau de chagrin ces concours)
  • L'arrêt des post-docs CNRS. En 2009, c'est fini, a-pu. D'ailleurs, je le soupçonnais fortement puisque je n'avais obtenu qu'un an de financement pour mon labo précisé dès le départ comme non renouvellable.
  • Le courrier surréaliste que nous venons de recevoir concernant la monétisation de nos compte-épargne-temps.

Je vais détailler un peu ce dernier point, car j'en entends certains dire "c'est quoi ce compte?".
Facile, pour ceux qui (comme moi) n'arrivent pas à prendre la totalité de leurs jours de congé, surtout depuis l'instauration des ARTT, l'excédent de congés peut être placé sur un CET. Lorsqu'un nombre suffisant de jours a été épargné (40 de mémoire), le compte est activé. Ce qui veut dire que l'on dispose alors de 10 ans pour le vider ... Un truc un peu piège à c' vu que si on n'arrive pas à consommer 43 jours de congés en une année, je ne vois pas comment on peut consommer 43 + n (avec n>40), mais bon . Disons qu'au lieu de les perdre, bon nombre d'entre nous se sont dit... ben on verra, épargnons épargnons.
Hors donc, pour faire vivre le célèbre et risible "travailler plus pour gagner plus", le généralissime nous a autorisé l'an passé à nous faire payer 4 jours épargnés en 2007. Royal. En fait, çà a dû couter bonbon à l'état vu que beaucoup de fonctionnaires ont fait valoir leur droit (recherche, mais surtout hopital, et même justice). Bref, il fallait que cela cesse. D'où le changement de règle du jeu survenu cette année. C'est la dernière fois que nous pouvons demander le paiement des jours de congé épargnés. Ne seront éligibles que la moitié de ceux épargnés au 31/12/2007. Pour vous donner un ordre d'idée, en ce qui me concerne, on parle de 22 jours à se faire payer. A 125€ la journée, c'est presque un 13ème mois ... Alors bien sur je vais demander le paiement. Sauf que c'est comme dans les contrats, il y a toujours des clauses écrites en bas qui gachent un peu le tableau.
Je cite pour ne pas déformer (et je grasse ce qui m'inquiète un peu):
Conformément aux dispositions du décret, et sous réserve que le CNRS demeure votre employeur, le versement de l'indemnité s'effectuera par tranche maximale de quatre jours par an jusqu'à épuisement du solde de jours à indemniser.

C'est bien la première fois que cette précision apparait dans un courrier officiel du CNRS. Du coup, je me demande si le CNRS sera toujours mon employeur dans 5 ans, voire même un an en fait ...
Bon la bonne nouvelle c'est que nous serons fixés dans 11 mois.


15 commentaires:

Anonyme a dit…

Du haut de mes 0 jours de conges annuels officiels (bon, 10 toleres...) ma premiere reaction est "pfff...."
Mais bon, on a la encore une preuve que le gouvernement est a l'affut des economies de bouts de chandelles. Le plus important me semble de conserver la possibilite de prendre 43 jours de conges, meme si dans les faits vous en prenez moins.

Roberta a dit…

Aisling, désolée pour toi que tu n'ais aucun jour de congé dans l'année (oserai-je te demander où et pour qui tu bosses?). Mais le propos de ce billet n'est pas le nombre de jours de congés annuels ni même leur maintien. Le propos est que je donne à peu près un an de survie au CNRS. Le "sous réserve que le CNRS demeure votre employeur" est inédit, et incite malheureusement au plus grand pessimisme.

Anonyme a dit…

Ca peut aussi vouloir dire qu'ils vont te pourrir la vie pour te forcer a démissionner.

Tom a dit…

Wouaouh, alors là ça sent le sapin. Ca fait longtemps que c'était dans l'air, mais j'imaginais pas que ça arriverait un jour.
Bon bah va falloir penser à la reconversion...
Pffff, je préfère pas penser au gachis. Ca va drolement renforcer la recherche des autres pays tous ces chercheurs qui vont émigrer.

Marie a dit…

drmouton: oui c'est une possibilité
Tom: oui, çà craint du boudin comme dit mon fils. Et l'expatriation ne déclenche pas d'enthousiasme débridé à la maison...

Le Piou a dit…

Cool... de la main d'oeuvre hyper qualifiee, pas chere en plus, pour mon futur labo de R&D...
Yes!

Anonyme a dit…

Bon, je voulais faire une note rigolote sur ce qui se passerait si Rachida Dati était notre ministre, mais ta note m'enlève toute envie de rigoler. Ce qui est frappant, à voir la vidéo du discours, c'est l'image du pantin désarticulé, presque ivre, comme si ça l'emmerdait profondément de parler de ça, comme s'il avait autre chose à faire...

Anonyme a dit…

Roberta: pas en France de toute evidence... On ne suit pas les conseils du Piou sans consequences :-) Serieusement, au dela des vacances deja rares, je suis parfois au bord de l'appoplexie quand j'entends parler de certaines pratiques de "conge maternite" ici. Je trouvais mon institut un peu rude (6 semaines, incluant l'ensemble des conges annuels) mais c'est en fait quasiment ce qui fait de mieux! Une collegue a passe un entretien dans une boite qui lui proprosait 2 semaines (sans solde, naturellement). Enfin bref, desolee pour le hors sujet. Concernant l'avenir du CNRS, le gouvernement a beau y aller au bulldozer, je serai quand meme etonnee qu'ils reussissent a degager l'ensemble des chercheurs du CNRS d'ici un an, pour en faire quoi? Les re-affecter dans les universites "autonomes"?

Roberta a dit…

Aisling: Pas en France, çà fait vaste!! Sérieusement, pendant mon post-doc au TX, j'avais droit à 15 jours de vacances et 12 jours de maladie sans justification par an (ce qui m'a été bien utile quand des problèmes familiaux m'ont rappelé en France). En revanche, le congé maternité était de 4 semaines (payé), mais tu pouvais prendre plus en sans solde et retrouver ton boulot (ce qu'avait fait la technicienne de notre labo).
Bon, tout çà pour dire qu'on peut être aux states, et pas si mal traité que toi coté congés.

En ce qui concerne le CNRS, je te réponds dans un post, ce serait trop long ici.

Anonyme a dit…

Oui, pendant mon precedent post-doc dans le meme institut du MD, j'avais 13 jours de vacances et 13 jours de maladie. Maintenant, c'est "a discretion du chef" - soit 10 jours dans mon cas. Mais j'en connais qui reussissent dans les memes conditions a arracher 6 a 8 semaines.
J'attends avec impatience ton post sur le CNRS - je viens de voir que les personnels des universites concernees par la LRU n'etant plus sur le budget de l'etat, ils ne peuvent plus beneficier des prestations sociales associees a ce statut - a charge aux universite de mettre en place leur propre systeme de prestations sociales. Je ne sais pas exactement de quoi il retourne (conges, assurance sante, voire regime de retraite?), mais ca n'a pas l'air tres prometteur vu la situtation budgetaires deja denoncee par les universites...

Le Piou a dit…

Aisling: Honnetement les conges aux US c'est pas si terirble que ce qu'on dit. OK on est tres loin des 35h avec des RTT tout le temps, mais bon pour le commun des mortels, 14 jours par an (minimum observe dans mon microcosme) c'est pas non plus la galere Romaine. C'est parfois dur, mais bon: faut bien meriter son salaire. Et puis ca se negocie a l'embauche aussi.
Pour les futures maman, apres un an d'anciennete, en Califormie, le conges mater' c'est 12 semaines. Paye a 100% par Schwarzy, pour le papa ET la maman.
C'est pas aussi bien qu'en France, certes, mais je fais avec. En tout cas je fais mieux ici qu'en France.
Et quand Roberta se sera fait virer, je lui ferai un pont en or (d'entre minimum 100000/an sans prendre de risque), on verra ce qu'elle dira, une fois au pied du mur...

(Bon en meme temps t'excite pas trop, c'est pas pour tout de suite,hein? ;-) )

Roberta a dit…

Piou, 12 semaines de congé mater, c'est quasi ce qu'on a en France (3mois et 1/2, soit 14 semaines; bon le 3eme c'est 6 mois...).
Pour le salaire, faudra peut être un peu monter avec ce que je devrais sortir en 2009, he he he...
Y a pas que toi qui fait dans le hot stuff!!

Le Piou a dit…

Oui mais moi en plus d'etre passionant, ca rapporte du fric!

Et toc, mange.


;-)

Roberta a dit…

Qui t'as dit que ça ne rapporterait pas de fric???
Et oui, même moi je bascule vers le coté obscur...

Anonyme a dit…

Roberta et Le Piou: je suis bien consciente des avantages et inconvenients de la situation, ainsi que des "possibilites". J'ai choisi, donc il faut assumer. Il n'empeche que les vacances ne sont vraiment pas dans les avantages, meme en evitant de les passer en auditions.