lundi 8 décembre 2008

Et la marmotte....

On nous prend vraiment pour des poires dans les plus hautes allées du pouvoir.

Lu sur le site du 1er ministre (si, si on en a toujours un ...), et daté du 3 décembre :
Les universités les moins bien dotées en 2008 au regard de leur performance et de leur activité verront leurs crédits augmenter en moyenne de 38 % sur 2009-2011 et celles qui sont les mieux dotées de 12 %.

(pour lire l'intégralité c'est ici)

Reçu aujourd'hui en publipostage, de la présidence de l'université (je grasse):

Chers Collègues,
Nous avons reçu vendredi soir la notification des moyens de fonctionnement 2009 pour notre université.
Sur le plan budgétaire la dotation est en augmentation de 2,4% par rapport à 2008, en deçà du taux d'inflation annuelle de 2008, et surtout très en deçà du taux moyen annoncé (15% pour l'ensemble des universités).
Il est très difficile de faire une analyse comparative précise de la réalité de cette augmentation sur le fonctionnement de l'université, dans la mesure où la globalisation des crédits conduit maintenant le ministère à prendre en compte un périmètre élargie comprenant:
le contrat, le plan licence, le plan carrière, l'enveloppe des primes .... , av ec la Dotation Générale de Fonctionnement, qui elle même est calculée cette année sur la base de nouveaux critères qui ne sont pas renseignés pour notre université.
Plus inquiétante encore la prévision donnée sur l'évolution des crédits de fonctionnement pour 2010 et 2011: -0,2% pour 2010 et +0,0% pour 2011 !
Ces sommes n'intègrent pas encore la masse salariale, mais le courrier notifie également l'évolution de notre dotation d'emplois :
Sur 2009, l'université va perdre 11 emplois de titulaires, 3 IATOSS au titre des réductions nationales des emplois dans les universités, et 8 Enseignants-chercheurs au titre de redéploiements entre les universités.
Là aussi cette notification est accompagnée de prévisions sur 2010 et 2011: l'université perdrait ainsi à nouveau 8 emplois en 2010 et 8 emplois en 2011 !
Ce sont de très mauvaises nouvelles pour l'université, qui, par ailleurs, n'ont pas fait l'objet de concertation: qu'il s'agisse des concertations annuelles que nous avions chaque année avant la notification de la DGF ou de concertations à l'occasion de la campagne des emplois.
Qui plus est, nous voyons que ce qui aurait normalement dû être fixé à l'occasion de la négociation du contrat quadriennal est déjà fortement préempté.
J'avoue avoir beaucoup de mal à comprendre le sort fait à notre université, dans la logique d'une politique affichée cherchant à renforcer les capacités de nos établissements pour progresser dans la compétition internationale au plus haut niveau.
Veut-on nous punir d'avoir eu des Prix Nobel et Médaille Fields ? On peut se le demander.


Tiens, notre présidence commence à ouvrir les yeux !! Dommage, c'est un peu tard ...

Reste que la situation de la recherche va devenir vraiment ingérable, le budget CNRS étant probablement à la baisse, et la dotation de l'université (censée, je le rappelle pour ceux qui dormaient, porter l'excellence de la recherche) en pleine déroute.
Parti comme çà, je met la clé sous la paillasse fin 2009 ...

7 commentaires:

Le Piou a dit…

Pas de vagues, surtout pas de vagues...

Anonyme a dit…

Peut-être faudrait-il juste s'entendre sur le mot "excellence"? Parmi les multiples sens que donne le dictionnaire, peut-être en trouvera-t-on un adéquat, comme par exemple : "Excellence: s.f. de 'ex' - ancien, et 'lence' - Se dit de ce qui fut autrefois un fleuron et aujourd'hui est devenue mendiante".
Si c'est là le sens retenu par notre ministère, alors la politique gouvernementale me paraît cohérente.

Anonyme a dit…

Ouais l'excellence! Conn...

Dans mon ancien labo, on décerne tous les ans des prix dits "d'excellence". Les critères de selection bien que flous sont publiés.
A force de nous faire jeter du prix du best peer-reviewed paper (alors qu'en appliquant les critères cela n'aurait pas du être le cas), nous avons fait une proposition au comité scientifique intitulée: "The loser perspective". L'une des propositions était de virer le mot "excellence" de l'intitulé du prix car cela ne veut rien dire. Quand on compare des articles de différentes disciplines, il est impossible de les classer et de définir le plus mieux de ces papiers. Surtout si on a pas de recul. C'est avec le temps que l'on peux connaître l'impact d'une publication (et encore).

bon sinon décidément vous me motivez pas pour rentrer en France.

Anonyme a dit…

Mouton, désolé, mais avec tes recettes de cuisine tu ne nous motives pas à émigrer aux Etats Unis ;-)

Anonyme a dit…

@anthropopotame: si tu viens aux US pour la cuisine alors la c'est grave. sinon le coup du loser perspective proposal ca se passait en italie.

Anonyme a dit…

Je crois qu'il ne nous manque plus qu'un petit coup de pouce équivalent au coup de grâce. Ce qui m'affole est que la réaction des collègues part dans tous les sens - et moi-même je ne suis pas solidaire de toutes ces réactions. Pourquoi ne fonderions-nous pas une université privée?

Marie a dit…

et on l'appellerait Léonard de Vinci ;-)