vendredi 4 avril 2008

L’étiquette d’infamie

Ce qui nous fait tous trembler actuellement, c’est d’être répertorié « chercheur non-publiant » par l’AERES.
Car une fois l’étiquette collée, on peut prédire sans peine que l’avenir des chercheurs ou enseignants-chercheurs concernés va tourner au cauchemar.

Nous avons déjà vu la répercution d’un non-publiant sur le budget d’un institut.
La conséquence directe de ce plombage budgétaire est que les instituts n’ont aucun intérêt à accueillir une telle personne, bien au contraire puisqu’elle diminuerait leur performance bibliométrique.
D’un autre coté, et toujours selon la même logique, les instituts ont tout intérêt à se défaire de leurs chercheurs ou enseignants-chercheurs non productifs.

Mais où vont donc aller ces personnes si personne ne souhaite les accueillir ? Le problème est de taille, d’autant que faisant partie du corps des fonctionnaires, il faut bien trouver une solution.

D’aucuns suggèrent de réserver aux non-publiants la charge de l’enseignement dans les premières années universitaires. En d’autres termes, ils se consacreraient totalement à l’enseignement, et n’auraient plus aucune activité de recherche. Certes, mais la spécificité de l’enseignement universitaire est justement d’être intimement liée à la recherche.
De plus, on appréciera le paradoxe qui consiste d’une part à juger des personnes inefficaces et de s’empresser d’autre part de les envoyer former les futurs diplomés de l’enseignement supérieur…

A moins que la solution soit encore plus noire, et surtout non publicisée… rumeur ou réalité, l’avenir nous le dira très vite.

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