Depuis bientôt un an, nous savons que nous allons être mangés, ce que nous ignorons c’est à quelle sauce… La publication du Rapport Attali me fait redouter le pire pour l’avenir de la recherche en France. Morceaux choisis :
Page 40 (je grasse):
« Le système français de recherche est trop complexe : un Centre national de la recherche scientifique peu évalué par l’extérieur, des chercheurs travaillant trop souvent sans lien direct avec l’enseignement, une insuffisance de grands projets et de coordination entre les établissements spécialisés, dans une extrême dispersion. De plus, le financement, majoritairement issu de financements récurrents, n’est pas lié aux résultats des équipes de recherche tandis que les unités mixtes, soumises à des contrats quadriennaux, placent de fait la recherche universitaire sous la tutelle du CNRS. »
Je suis loin d’être un cas atypique, voici donc des chiffres qui vous permettront de juger l’incidence du financement récurrent sur le budget 2007 de mon équipe (entre parenthèse, la valeur en % du budget total):
Report budget total 2006: 6.855 € (7.8 %)
Budget Récurrent 2007: 2.700 € (3.1%)
Contrats :
MAE (travel grant): 1.500 € (1.7%)
Inserm Transfert (5 mois): 4.900 € (5.6 %)
EC (12/36eme, dont un salaire): 71.400 € (81.7 %)
Total budget 2007: 87.355 €
Je ne sais pas d’où sort l’idée que nous sommes inondés de crédits récurrents, mais franchement, à 3.1% de mon budget total, c’est un pourboire…
Page 41 (en gras dans le document d’origine):
« Le CNRS doit se concentrer sur ses laboratoires propres et sérieusement réduire le nombre de ses unités mixtes afin d’éviter l’émiettement de ses chercheurs et de ses ressources. Seuls les laboratoires les plus stratégiques au plan international (les grandes plates-formes en particulier), définis après avis d’un comité composé exclusivement de très grands spécialistes étrangers, resteront des instituts du CNRS. (…)
Renforcer les principaux organismes de recherche pluridisciplinaires (Commissariat à l’énergie atomique) et spécialisés (Institut national de la recherche agronomique, Institut national de la santé et de la recherche médicale, Institut national d’études démographiques) disposant de grands équipements. »
Donc, si je comprends bien, nous avons actuellement un organisme de recherche pluridisciplinaire (le CNRS) qu’il faut démanteler alors que le même rapport prône le renforcement des principaux organismes de recherche pluridisciplinaires (le CNRS étant déjà enterré, il n’y est plus fait allusion …) et des organismes spécialisés ayant de grands équipements…
Et je n’en suis qu’à la page 41…
Je ne peux m’empêcher de penser pourquoi tant de haine ? Qu’à donc fait le CNRS pour qu’il soit ainsi, et le seul des grands EPST, la cible obsessionnelle de nos dirigeants ?
Page 40 (je grasse):
« Le système français de recherche est trop complexe : un Centre national de la recherche scientifique peu évalué par l’extérieur, des chercheurs travaillant trop souvent sans lien direct avec l’enseignement, une insuffisance de grands projets et de coordination entre les établissements spécialisés, dans une extrême dispersion. De plus, le financement, majoritairement issu de financements récurrents, n’est pas lié aux résultats des équipes de recherche tandis que les unités mixtes, soumises à des contrats quadriennaux, placent de fait la recherche universitaire sous la tutelle du CNRS. »
Je suis loin d’être un cas atypique, voici donc des chiffres qui vous permettront de juger l’incidence du financement récurrent sur le budget 2007 de mon équipe (entre parenthèse, la valeur en % du budget total):
Report budget total 2006: 6.855 € (7.8 %)
Budget Récurrent 2007: 2.700 € (3.1%)
Contrats :
MAE (travel grant): 1.500 € (1.7%)
Inserm Transfert (5 mois): 4.900 € (5.6 %)
EC (12/36eme, dont un salaire): 71.400 € (81.7 %)
Total budget 2007: 87.355 €
Je ne sais pas d’où sort l’idée que nous sommes inondés de crédits récurrents, mais franchement, à 3.1% de mon budget total, c’est un pourboire…
Page 41 (en gras dans le document d’origine):
« Le CNRS doit se concentrer sur ses laboratoires propres et sérieusement réduire le nombre de ses unités mixtes afin d’éviter l’émiettement de ses chercheurs et de ses ressources. Seuls les laboratoires les plus stratégiques au plan international (les grandes plates-formes en particulier), définis après avis d’un comité composé exclusivement de très grands spécialistes étrangers, resteront des instituts du CNRS. (…)
Renforcer les principaux organismes de recherche pluridisciplinaires (Commissariat à l’énergie atomique) et spécialisés (Institut national de la recherche agronomique, Institut national de la santé et de la recherche médicale, Institut national d’études démographiques) disposant de grands équipements. »
Donc, si je comprends bien, nous avons actuellement un organisme de recherche pluridisciplinaire (le CNRS) qu’il faut démanteler alors que le même rapport prône le renforcement des principaux organismes de recherche pluridisciplinaires (le CNRS étant déjà enterré, il n’y est plus fait allusion …) et des organismes spécialisés ayant de grands équipements…
Et je n’en suis qu’à la page 41…
Je ne peux m’empêcher de penser pourquoi tant de haine ? Qu’à donc fait le CNRS pour qu’il soit ainsi, et le seul des grands EPST, la cible obsessionnelle de nos dirigeants ?
1 commentaire:
"Je ne peux m’empêcher de penser pourquoi tant de haine ? Qu’à donc fait le CNRS pour qu’il soit ainsi, et le seul des grands EPST, la cible obsessionnelle de nos dirigeants ?"
C'est lui qui doit avoir le + gros budget, tout simplement. C'est plus facile de couper dans les grands comptes que dans les petits... Enfin disons que curieusement, ca se voit moins...
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