lundi 22 décembre 2008

L'évaluation AERES comme si vous y étiez

Donc, voilà, nous avons terminé l'année par cette satanée visite du comité d'évaluation. Deux jours plein, mais finalement peu de temps consacré aux équipes le comité ne s'étant divisé qu'en deux sous-sections contre 4 lors des précédentes évaluations (réalisées par le CNRS). En ce qui me concerne, j'avais donc 10 minutes de présentation et 5 de questions. Les "vraies" équipes (pas les aspirants) avaient 30 minutes de présentation et 10 de questions.En gros, nous avons tous eu les mêmes questions (excepté bien sur celles d'ordre scientifique):
  • quelles seront vos sources de financement?
  • qu'envisagez vous comme recrutement?
Je me marre! Donc, je me suis fait plaisir, en répondant que malheureusement n'étant pas Mme Irma, je ne pouvais aucunement prévoir de quels financements je disposerai à partir de 2010, et qu'il m'était totalement impossible de prédire un recrutement alors que les prédictions concernant les postes au CNRS dans les prochaines années sont plus qu'alarmantes. J'ai également fait remarquer que proposer des post-docs de un an non renouvelable était absolument stupide et contre productif. Cà ne règle pas le problème mais çà soulage! Donc, en ce qui concerne les personnes de l'équipe, nous continuerons à tourner avec des stagiaires (BTS, L2 et 3, M1 et M2 si possible). Pour les sous....un ou deux cierges brulés à Ste Rita ne feront pas de mal. De toutes façons, autant croire aux miracles dans la situation actuelle.

L'audition des 3 collèges a été édifiante. Les réunions se sont tenues en parallèle, et nous nous sommes aperçus après coup que nous avions tous eu les mêmes questions (au mot près!). La où c'est moins drôle c'est que nous n'avons pas vraiment donné les mêmes réponses! Quand on sait que tout tournait autour de l'organisation de l'institut....

Bref, après deux journées de dur labeur, le comité s'est enfermé pour délibérer, et a quitté l'institut sans que l'on en sache plus. Et oui, le débriefing de fin de comité est supprimé! Pour savoir ce que l'on aura pensé de nous, il nous faudra attendre février je pense, et la réception du rapport final.
Le seul commentaire que nous ayons eu a concerné la proportion de non publiants de l'institut. Alors que je pensais finalement être du bon coté de la barrière, les critères AERES disant que si le nombre d'or n'était pas atteint, mais que le chercheur avait signé en 1er ou dernier auteur dans de bons journaux il était repéché, je me suis donc vue rebasculer dans la catégorie des moutons noirs, ladite règle ayant été abandonnée.

Affaire à suivre donc...

Je suis tellement HS, que je n'ai pas réalisé que j'étais connectée comme "Narayan" alors que la riche gauche est chasse gardée de Roberta... Les lecteurs corrigeront d'eux même.

Alive !

A tous ceux qui auraient pu se poser des questions, je suis toujours en vie, et je n'ai pas décidé d'abandonner ce blog.
Bon, certes, ces derniers temps n'ont pas été hyper productifs, mais comment dire... la rive gauche était en mode "red alert", et la rive droite n'assurait plus un cachou.
Voilà, tout çà est donc de l'histoire ancienne, je peux partir en vacances ! En d'autres termes, l'activité des Chroniques risque d'être tout aussi peu fournie. Nul doute que ce sera mieux en janvier.

Demain départ vers la patrie du canard et du ballon ovale, pour des vacances bien méritées. Si j'ai du temps, du courage et un accès internet, je ne manquerai pas de me manifester...

lundi 15 décembre 2008

Tu parles d'un cadeau...

Dans un monde parfait, je serai en train de déguster un dîner en tête à tête, accompagné de breuvages nobles.

Dans la vraie vie, je répète et re-répète ma présentation AERES, je dépasse systématiquement de 1'30, j'en ai un peu marre de consulter le dictionnaire des synonymes pour trouver des mots plus courts qui me permettraient de tenir dans le temps impartit.

Dans la vraie vie, l'information du portail Galaxie (sésame des qualifications) indiquait une dead line d'envoi des dossiers au 22 décembre (ce qui m'arrangeait plutôt bien) alors qu'en fait il fallait dire 15 décembre. J'ai été sauvée sur le fil dans une commission, mais j'ai déjà 50% de déchet à la candidature.

Bref, c'est une vraie journée pourrie, qui précède deux journées pourries.
Et pourtant, d'habitude c'est ma journée préférée.

lundi 8 décembre 2008

Et la marmotte....

On nous prend vraiment pour des poires dans les plus hautes allées du pouvoir.

Lu sur le site du 1er ministre (si, si on en a toujours un ...), et daté du 3 décembre :
Les universités les moins bien dotées en 2008 au regard de leur performance et de leur activité verront leurs crédits augmenter en moyenne de 38 % sur 2009-2011 et celles qui sont les mieux dotées de 12 %.

(pour lire l'intégralité c'est ici)

Reçu aujourd'hui en publipostage, de la présidence de l'université (je grasse):

Chers Collègues,
Nous avons reçu vendredi soir la notification des moyens de fonctionnement 2009 pour notre université.
Sur le plan budgétaire la dotation est en augmentation de 2,4% par rapport à 2008, en deçà du taux d'inflation annuelle de 2008, et surtout très en deçà du taux moyen annoncé (15% pour l'ensemble des universités).
Il est très difficile de faire une analyse comparative précise de la réalité de cette augmentation sur le fonctionnement de l'université, dans la mesure où la globalisation des crédits conduit maintenant le ministère à prendre en compte un périmètre élargie comprenant:
le contrat, le plan licence, le plan carrière, l'enveloppe des primes .... , av ec la Dotation Générale de Fonctionnement, qui elle même est calculée cette année sur la base de nouveaux critères qui ne sont pas renseignés pour notre université.
Plus inquiétante encore la prévision donnée sur l'évolution des crédits de fonctionnement pour 2010 et 2011: -0,2% pour 2010 et +0,0% pour 2011 !
Ces sommes n'intègrent pas encore la masse salariale, mais le courrier notifie également l'évolution de notre dotation d'emplois :
Sur 2009, l'université va perdre 11 emplois de titulaires, 3 IATOSS au titre des réductions nationales des emplois dans les universités, et 8 Enseignants-chercheurs au titre de redéploiements entre les universités.
Là aussi cette notification est accompagnée de prévisions sur 2010 et 2011: l'université perdrait ainsi à nouveau 8 emplois en 2010 et 8 emplois en 2011 !
Ce sont de très mauvaises nouvelles pour l'université, qui, par ailleurs, n'ont pas fait l'objet de concertation: qu'il s'agisse des concertations annuelles que nous avions chaque année avant la notification de la DGF ou de concertations à l'occasion de la campagne des emplois.
Qui plus est, nous voyons que ce qui aurait normalement dû être fixé à l'occasion de la négociation du contrat quadriennal est déjà fortement préempté.
J'avoue avoir beaucoup de mal à comprendre le sort fait à notre université, dans la logique d'une politique affichée cherchant à renforcer les capacités de nos établissements pour progresser dans la compétition internationale au plus haut niveau.
Veut-on nous punir d'avoir eu des Prix Nobel et Médaille Fields ? On peut se le demander.


Tiens, notre présidence commence à ouvrir les yeux !! Dommage, c'est un peu tard ...

Reste que la situation de la recherche va devenir vraiment ingérable, le budget CNRS étant probablement à la baisse, et la dotation de l'université (censée, je le rappelle pour ceux qui dormaient, porter l'excellence de la recherche) en pleine déroute.
Parti comme çà, je met la clé sous la paillasse fin 2009 ...

jeudi 4 décembre 2008

L'économie pour les nuls

On nous explique que le cours de l'essence à la pompe est directement lié au cours du baril de Brent. Certes. Qui pourrait m'expliquer alors pourquoi cet été (baril à 150$), je payais mon gazole 1,29 € au meilleur prix, alors que maintenant (baril à 45 $ hier) je le paye 1,05 € au meilleur prix?


On nous explique que les taux d'intérèts des emprunts des particuliers sont conditionnés par les taux directeurs des banques centrales. Certes. Qui pourrait alors m'expliquer pourquoi mon emprunt à taux variable indexé ne baisse pas alors que la BCE a réduit ses taux directeurs de 1% entre juillet et décembre ? (bon, OK, là je sais pourquoi. L'indexation n'a lieu qu'aux dates anniversaires ...)

mercredi 3 décembre 2008

Ridicule

Heureusement qu'il ne tue pas celui là, sinon la semaine passée nous aurions eu une hécatombe dans le microcosme de la recherche.

Ridicule, la présidente du CNRS et ses fausses pistes quant au lieu où se tiendrait le CA ...
Ridicule, le déménagement de dernière minute avec convocation par sms

Pour ne pas être en reste, la préfecture (du moins je suppose que ce genre de décision est préfectorale) avait déplacé 17 (oui dix sept, je les ai comptés) fourgons de gardes mobiles pour transformer un immeuble cossu du XVIème en Fort Knox. Déploiement de force totalement disproportionné, lorsque je suis arrivée sur les lieux, il y avait plus de pandores casqués que de manifestants.

Mais la journée n'était pas terminée, et les maigres troupes mobilisées (quoiqu'en disent les journaux et le site SLR) n'ont pas voulu être en reste.
Il faut en vouloir pour manifester de la montagne Ste Geneviève à la morgue ...

Ridicule enfin cette "occupation" du siège de l'ANR, avec ce slogan hallucinant: l'usine à précaires.

Soyons clairs, je suis convaincue que le monde de la recherche doit être réformé. De toute urgence. Je ne suis pas convaincue (pour rester polie) par le projet gouvernemental, qui fout en l'air ce qui marchait à peu près. Mais la ligne qui semble de plus en plus être défendue par SLR et les syndicats ne me convainc pas plus (pour continuer dans la version polie).

Obtenir un poste à la sortie de sa thèse me semble une hérésie. C'est le propre de la formation doctorale, c'est comme çà, mais il faut savoir couper le cordon qui relie le doctorant à son directeur de thèse. Il me semble crucial de sortir de cette réflexion fusionnelle qui finit toujours par s'établir. Et pour çà, le post-doc est essentiel.

J'entends déjà certains hurler ... Oui le post doc est essentiel, mais pour une durée raisonnable et surtout pour ensuite permettre d'obtenir un poste ici ou ailleurs en fonction des possibilités offertes et des inclinaisons particulières.

Je fais partie de la génération qui a commencé à essaimer à l'étranger faute de financement des post-docs en France. Notre seul choix concernait le pays qui allait nous accueillir. Qu'on présente l'ANR comme une usine à précaires, est absolument ridicule à mes yeux. C'est le système qui a le mérite de permettre que ceux qui ne veulent ou ne peuvent s'expatrier puissent réaliser un post-doctorat en France.

Alors, si pour une fois on pouvait un peu penser positivement, regarder devant nous et proposer des réformes constructives, le quotidien de la recherche serait peut être moins difficile à supporter ...