vendredi 25 avril 2008

Une semaine de vacances...

qui se termine demain, puisque nous récupérons le Gnome à 6 hr du matin à Paris.

Rapide calcul, gngngng, il faut se lever à 5hr15, l'horreur totale. J'ai bien fait une tentative sur le thème "on n'est peut être pas obligés d'y aller à deux?....", mais pas vraiment couronnée de succès... "Pourquoi, tu n'es pas pressée de revoir TON fils ?"

Qui peut m'expliquer en quoi le Gnome est plus mon fils que celui de son père à 5hr du matin?

Le pire de l'histoire, c'est que nous n'aurons strictement rien fait de notre semaine de liberté. Pas de ciné, pas de théatre, pas d'expo, RIEN.

bon d'accord, j'ai un peu passé mes soirées au labo, mais quand même...

Planqué de fonctionnaire

Pour le prouver, je m'offre une semaine de vacances, après un nombre indécent de jours d'arrêt maladie!
Voila.

Si je suis courageuse, je mettrai un ou deux billets en ligne ce week end....

jeudi 24 avril 2008

La Trinité se passe…

…. mironton, mironton, mirontaine…
Le labo n’arrive pas (bis).

Et ce n’est franchement pas drôle. Suite donc du chantier permanent qui est sensé être mon labo.

Rappel des épisodes précédents pour ceux qui n’ont pas suivi, et n’ont pas le courage de lire l’article original :
Mon groupuscule doit déménager dans de nouveaux locaux, hyper-top et fonctionnels après travaux.
La société chargée de la fabrication et de l’installation des paillasses, fait faillite en cours de chantier. Tout s’arrête.

Les nouveaux épisodes :

Où je crois enfin que la situation se débloque :
Après moult démélées avec l’adjudicateur, nous arrivons à négocier qu’une autre société puisse terminer le chantier sans que cela ne nous coute un centime (facture à déduire de ce que nous devions régler au faillitaire). Aussi incroyable que cela puisse paraître, nous trouvons même une société qui accepte cette reprise de chantier, et qui intervient dans des délais raisonnables (début mars quand même…).

Où je doute que le labo soit livré à Pâques :
La société ne reprend pas l’installation électrique, laissée à charge de l’atelier interne. Pas gagné, et effectivement pas réalisé à Pâques. Entretemps, je suis mise hors service par une infame spyrochète qui trainait dans la même forêt que moi… Pendant un mois, je ne ferai plus de suivi de chantier, erreur fatale nous allons le voir.

Où j’espère contre toute logique, que nous déménagerons avant la Trinité :
Mais si ma p’tite dame, vous inquiétez pas, y’a plus grand’chose à faire, vous pourrez déménager pendant la semaine 17 (en clair, cette semaine là, tout de suite maintenant). Ce qui me laisse un peu perplexe, vu que le chauffe-eau n’est pas raccordé, le compteur électrique pas installé, la pièce technique toujours intouchée (hotte non raccordée, paillasses non installées, électricité et plomberie à faire…). Mais parfois, on a envie de croire ce qu’on entend, c’est bon pour le moral.

Où je comprends qu’on a du temps pour faire les paquets :
Début de semaine passée, un autre labo de l’institut entre en travaux… Je me permets un commentaire un peu acerbe sur la date à laquelle nous pourrons prendre possession des locaux, et m’entends répondre qu’il doit y avoir belle lurette que je ne suis pas allée voir les locaux et que "çà a bien avancé"… l’espoir renait, nous pourrions peut-être y être mi-mai ??? M’en vais aller voir çà de plus près.

Où j’hésite entre pleurer, hurler, et/ou tout casser :
Zen….(moi aussi zen beaucoup). C’est la première chose qui m’a traversé l’esprit
Avant que je n’aille pleurer sur une épaule compatissante, me suicider par over-dose de glace caramel au beurre salé, trucider la cellule travaux à coup de pipetman, rayez la mention inutile, je vous laisse juge de ce que je voulais (à gauche) et de ce que j’ai (à droite) :

En gros, une salle de TP vu la quantité de postes gaz (les G dans les points vert) installés et raccordés, sinon ce n’est pas drôle. En revanche, çà ne gène personne de me supprimer des prises sous-paillasse pour brancher frigos et congélos, ni de me mettre les deux éviers côte à côte… Les forces vives du labo n’auront qu’à s’équiper de rollers s’ils trouvent que les distances à parcourir à longueur de journée sont trop importantes…Et encore, je ne commente même pas le fait qu'ayant demandé des paillasses PS1 j'ai récupéré des Curie (petite arnaque du faillitaire pas détectée par les personnes ayant validé le devis...).

Mais je vous rassure, hein, il n’y a toujours pas l’électricité dans la pièce ! Quant à la pièce technique, on n’en parle même plus….

lundi 21 avril 2008

Aphorismes Gnomesques

APHORISME, subst. masc.
Didact. Proposition résumant à l'aide de mots peu nombreux, mais significatifs et faciles à mémoriser, l'essentiel d'une théorie, d'une doctrine, d'une question scientifique.
P. ext., lang. cour. Proposition concise formulant une vérité pratique couramment reçue.

C’est stystématique, je vois un champignon, j’ai peur.

Je la prendrai gentille, pas trop jolie et je ferai attention à elle.
(à propos de sa future compagne. Pas trop jolie parce que les très jolies, on croit qu'elles sont gentilles, et des fois c'est pas vrai)

Je n’ai pas fait tout ce chemin pour entendre çà.
(de sa naissance à ce jour, pour se faire "insulter" par un copain)

J’ai des bonnes manières maintenant, avant j’aurais dit "vieille".
(à propos de sa grand’mère, qu’il avait qualifiée d’agée)

Même affamé il aurait pu se retenir.
(à propos de son frère qui avait fait une descente de nuit dans le stock de saucisson)

Le rugby à la télé, ce n’est pas de mon âge.
(ben non, lui c’est encore sur le terrain…pas comme son père…)

jeudi 17 avril 2008

L’AERES lave plus blanc

Les informations nous arrivent enfin en ce qui concerne les rapports d’activité des chercheurs à joindre au rapport d’activité de l’institut. (Il était temps, le dossier est à rendre pour fin juin..)

Heureusement que l’on nous a bien expliqué que ce nouvel organisme allait mieux nous évaluer que nos anciennes structures, parce qu’il faut bien avouer que çà ne saute pas aux yeux lorsqu’on consulte le document que nous devons fournir…

Avant (et une fois encore je ne dis pas que le système précédent était parfait et qu’il ne fallait rien changer, loin de là), nous étions soumis tous les ans à une évaluation rapide via les «CRAC» (Compte Rendu Annuel d’activité des Chercheurs), et tous les deux ans à une évaluation approfondie (rapport à 2 ans ou rapport à 4 ans, ce dernier étant en phase avec le quadriennal de l’institut) où en plus du CRAC nous devions écrire un rapport d’activité plus détaillé, où nous devions justifier de nos orientations scientifiques et stratégiques.
Revenons aux CRAC. Qu’y trouvait-on? Une série de renseignements administratifs pré-remplis (et oui, le CRAC se remplissait online…), un paragraphe concernant les «points forts de votre recherche», une section sur les articles publiés dans l’année, une sur les congrès où nous étions allés, une sur les financements obtenus, une sur les collaborations, une sur les activités de management de la recherche (expertise pour des agences, referring d’articles, appartenance à des instances d’évaluation de différents organismes,…), une sur les responsabilités locales (intra institut), une sur la valorisation.

Heureusement l’AERES va enfin permettre d’évaluer correctement et impartialement les chercheurs, à l’aide notamment de …. de quoi au juste?
Le rapport individuel à 4 ans ? Non, ils n’en veulent pas.
Le rapport des chefs d’équipe sur les activités passées et futures? Ben non, ils n’en veulent pas non plus.
Grâce à la «Fiche individuelle d’activité concernant les quatre dernières années»… Une super CRAC en quelque sorte. Sauf, que cette fiche ne doit pas dépasser 4 pages (une par année?) et qu’une note de bas de page stipule que
"Les fiches individuelles compléteront la présentation de l’unité et ne sont pas destinées à l’évaluation des personnes. Elles seront jointes au dossier bilan et au dossier de demande de reconnaissance."

J’avoue ne pas trop comprendre…

Que trouve-t’on dans cette fiche? Une page de renseignements administratifs, puis nous devons renseigner les sections suivantes:
"1) Points forts de vos activités de recherche et résultats marquants :
Thèmes de recherche développés; précisez le cas échéant les collaborations nationales ou internationales associées.
2) Production scientifique :
Liste (auteurs, titres, références) de vos principales publications au cours des quatre dernières années, dans et hors le cadre de l’activité du laboratoire d’appartenance :
Des indicateurs bibliométriques (facteur d’impact de la revue, citations…) pourront être fournis par l’enseignant-chercheur ou le chercheur s’il le souhaite, en précisant la ou les bases de données utilisées.
Autres formes de production (brevets, ouvrages, rapports d’expertise,…)
3) Points forts de vos activités relevant des missions autres que la recherche :
Par exemple responsabilité pédagogique, enseignement, diffusion d’information scientifique et technique et autres actions de promotion de la science, actions de valorisation et de transfert, engagements contractuels, responsabilités administratives locales, nationales ou internationales, travaux d’expertise…"

C’est tout? Oui, c’est tout, mais comme on ne dispose que de 3 pages (une est pour l’administratif, rappel pour ceux qui dorment en me lisant), c’est finalement bien assez.
J’aime tout particulièrement les recommandations concernant les publications. Il faut d’ailleurs préciser si les journaux sont à comité de lecture ou non. M’enfin quoi, je ne publie pas dans JDM1.

Nous sommes nombreux à avoir décidé de refuser de fournir les facteurs d’impact et nombre de citations de nos papiers. Si l’AERES a choisi de faire de l’évaluation strictement bibliométrique de notre activité, c’est son problème qu’elle le fasse. Mais sans moi, merci.

Seule avancée positive à mes yeux, ce document doit être rempli par les enseignant-chercheurs, chercheurs, et grande nouveauté par les ingénieurs de recherche.

Sinon, je persiste à dire que je préférai l’ancien système, à mon avis bien plus sérieux sur la forme et sur le fond malgré toutes ses imperfections.

1Journal de Mickey, blague de commission de spécialistes…

vendredi 11 avril 2008

And Ze Winner is….

.... La maladie de Lyme

Suite et fin donc de mes problèmes de santé, puisque finalement le diagnostic est tombé (merci Pasteur analyses). Cette saloperie de Borreliose m’aura bien pourri ces trois dernières semaines, et je devrais continuer à trainer cette fatigue infinie pendant encore 2 à 3 semaines, quelle chance.
Cela dit, de la chance j’en ai eu, et je remercie vraiment mon bon docteur et la pertinence de ses diagnostics (ou du moins de ses intuitions). En effet, j’ai eu la bonne antibiothérapie très vite, aux bonnes doses, et dans la durée requise, ce qui devrait normalement me mettre à l’abri des rechutes en phase aigue. Et puis, maintenant qu’on le sait, tout ce qui pourrait évoquer une phase dite III, pourra être traité sans tarder.

Quand même, le mystère restant sera celui de la contamination, bien que la semaine de rando puisse être le moment fatal…
Je n’ai pas fini de m’en vouloir d’avoir dérogé à ma règle du «pas de sport», je savais bien pourtant que c’était mauvais pour la santé…

dimanche 6 avril 2008

Nombrilisme

En cette fin de week end froid et pluvieux, histoire de me remonter le moral qui a pris racine dans les chaussettes, je voudrai fêter la 1000ème visite de ce blog depuis que je flique mes visiteurs, c'est à dire depuis .

1000 visites! Je n'en reviens pas. Franchement, je suis d'autant plus surprise qu'on ne peut pas dire que vous soyez des visiteurs bruyants.... Justement, ramené en nombre de visiteurs vous êtes 408 à être passés me lire. D'aucuns sont repartis, mais vous êtes sommes toutes assez nombreux à être fidèles aux Chroniques. Pour un blog démarré dans le quasi secret, je dois avouer ma fierté de vous compter aussi nombreux autour de moi.

On ne se refait pas, quand j'ai des résultats, il faut que je les analyse, c'est plus fort que moi!
L'essentiel des visites a lieu en semaine, le week-end c'est plus calme. 34% d'entre vous venez directement, 65 % à partir de sites référents, ce blog, mais aussi celui ci et celui là qui me font l'honneur de me référencer, mais également des agrégateurs de flux. Le 1% restant a trouvé son chemin jusqu'ici par l'intermédiaire de moteur de recherche.
D'où venez vous? A 53% de France, à 41% des USA, les 6% restant se répartissent sur 11 pays.

A vous tous merci. Passé ce moment d'autosatisfaction, votre fidélité m'oblige à ne pas vous décevoir. Il y aura toujours du léger sur la rive droite, et du plus sérieux sur la rive gauche, je pense avoir trouvé mon rythme dans ce mélange des genres. Enfin, je resterai schizophrène, même si parfois je râle des contraintes techniques liées à cette double signature.

vendredi 4 avril 2008

L’étiquette d’infamie

Ce qui nous fait tous trembler actuellement, c’est d’être répertorié « chercheur non-publiant » par l’AERES.
Car une fois l’étiquette collée, on peut prédire sans peine que l’avenir des chercheurs ou enseignants-chercheurs concernés va tourner au cauchemar.

Nous avons déjà vu la répercution d’un non-publiant sur le budget d’un institut.
La conséquence directe de ce plombage budgétaire est que les instituts n’ont aucun intérêt à accueillir une telle personne, bien au contraire puisqu’elle diminuerait leur performance bibliométrique.
D’un autre coté, et toujours selon la même logique, les instituts ont tout intérêt à se défaire de leurs chercheurs ou enseignants-chercheurs non productifs.

Mais où vont donc aller ces personnes si personne ne souhaite les accueillir ? Le problème est de taille, d’autant que faisant partie du corps des fonctionnaires, il faut bien trouver une solution.

D’aucuns suggèrent de réserver aux non-publiants la charge de l’enseignement dans les premières années universitaires. En d’autres termes, ils se consacreraient totalement à l’enseignement, et n’auraient plus aucune activité de recherche. Certes, mais la spécificité de l’enseignement universitaire est justement d’être intimement liée à la recherche.
De plus, on appréciera le paradoxe qui consiste d’une part à juger des personnes inefficaces et de s’empresser d’autre part de les envoyer former les futurs diplomés de l’enseignement supérieur…

A moins que la solution soit encore plus noire, et surtout non publicisée… rumeur ou réalité, l’avenir nous le dira très vite.

jeudi 3 avril 2008

L’AERES, ou comment évaluer impartialement

Dans la série, réformons pour atteindre l’excellence, l’AERES représente la pière angulaire du nouveau dispositif. Au prétexte que les instances actuelles d’évaluation seraient partiales (comprendre corporatistes) puisque composées (en partie) de membres élus, le gouvernement a décidé de les remplacer par une agence impartiale, puisque composée de membres nommés, qui sera en charge de l’évaluation de tous les organismes de recherche de notre pays.
Comme toujours, je réduirai ma présentation au cas que je connais le mieux, à savoir l’évaluation des unités CNRS et des personnels qui y sont affectés.

Auparavant, les chercheurs et les unités de recherches étaient évalués par des instances issues de leurs organismes de tutelle.
Tous les 4 ans, les chercheurs et enseignants chercheurs affectés dans une unité CNRS (UMR ou UPR) élisent une partie des membres de la section scientifique à laquelle ils sont rattachés (il y a en tout 40 sections réparties sur 6 départements scientifiques). Sur 21 membres de la section scientifique, 7 sont nommés par le Ministre chargé de la Recherche, et 14 sont élus selon le découpage suivant :
3 au titre du collège A1 (directeurs de recherche du CNRS)
3 au titre du collège A2 (professeurs des Universités)
3 au titre du collège B1 (chargés de recherche du CNRS)
3 au titre du collège B2 (maîtres de conférences des Universités)
2 au titre du collège C (ITA du CNRS)

Si le corporatisme protectionniste du CNRS devait s’exprimer, il représenterait 8 voies parmi les membres élus et nécessiterait d’obtenir 3 voies supplémentaires parmi les nommés pour être majoritaire. Pour être tout à fait honnête, ce n’est pas impossible arithmétiquement parlant. C’est juste improbable, car malheureusement, lorsque le corporatisme s’exprime, il créé également des divisions. Ainsi, les intérêts des élus B ou C ne sont pas forcément en accord avec ceux des élus A, et réciproquement… De plus, afin d’éviter le protectionnisme, la règle suivante (disponible sur le site du CNRS) était appliquée :
"Les membres de la section n'écoutent pas le rapport sur leur propre formation et ne votent pas sur leur propre formation. De même, ils ne votent pas sur toute formation pour laquelle ils n'ont pas pu entendre les rapports."
Les critères d’évaluation des chercheurs et unités de recherches peuvent varier d’une section scientifique à l’autre. Néanmoins, la procédure d’évaluation était la même pour tous. Le comité d’évaluation réuni par la section scientifique principale, dont certains représentants étaient proposés par l’institut (comprendre, le CNRS choisissait certains évaluateurs parmi une liste de spécialistes proposés), après visite dans l’institut rédigeait un rapport remis à la section scientifique pour contre-évaluation, et classement de l’institut. Pour mémoire, voici ce que j’en disais il y a peu :
«Le comité d’évaluation venait passer deux jours dans l’institut. Après une présentation de l’unité par l’ancien directeur, le comité se séparait en sous jurys qui écoutaient les différents chefs d’équipes relevant de leurs compétences, présenter leur bilan des 4 années précédentes, et leur projet scientifique pour les 4 années suivantes.»
Voilà pour le passé…

Abordons maintenant le présent, c’est à dire la nouvelle procédure d’évaluation mise en œuvre par l’AERES, dans un souci je le rappelle d’améliorer les procédures d’évaluation en les rendant indépendantes.
L’indépendance me laisse rêveuse quand on sait que tous les membres de l’AERES sont nommés par le ministère, mais gardons nous des procès d’intention et faisons crédit de cette indépendance à la nouvelle structure.

Quelles sont les nouvelles procédures d’évaluation mises en place ? Il est bien difficile de répondre à cette question, puisque les procédures en question sont à géométrie variable. En effet, comme je l’ai déjà dit ici , les universités et EPST fonctionnent par contrats quadriennaux. Toutes ces composantes sont donc évaluées par « vagues » (A, B, C, D). En 2007, début de l’activité de l’AERES, les établissements de la vague B étaient concernés.
Compte tenu des délais de mise en place, lors de l’année 2007 l’AERES n’a évalué que les universités et les écoles doctorales associées, laissant le soin aux EPST d’évaluer leurs propres composantes.
En 2008, année de la vague C, l’AERES évalue en plus les unités CNRS (UPR et UMR) et très probablement les unités INSERM, INRA, INRIA, etc…
Pour cette évaluation, les règles décrites (disponibles sur le site de l’AERES) sont purement administratives : composition des comités d’évaluation, personnes à contacter, etc. A titre d’exemple, la composition des comités est la suivante :

« Exemple pour une unité de recherche de taille moyenne (60 membres) :
• Président(e) désigné(e) par l’AERES ;
• 5 experts désignés par l’AERES ;
• 1 expert proposé par le CNU si des enseignants-chercheurs figurent dans l’organigramme de l’Unité ;
• 1 expert proposé par le Comité national CNRS, la Commission spécialisée INSERM…, des Unités rattachées au CNRS, à l’INSERM…

Exemple pour une unité de recherche de très grande taille ( > 400 membres) :
• Président(e) désigné(e) par l’AERES ;
• 9 experts désignés par l’AERES ;
• 1 expert proposé par le CNU si des enseignants-chercheurs figurent dans l’organigramme de l’Unité ;
• 1 expert proposé par le Comité national CNRS, la Commission spécialisée INSERM…dans le cas des Unités
rattachées au CNRS, à l’INSERM…

En cas de rattachement à plusieurs sections du CNU ou du comité national ou… prendre le représentant de la section principale et il n’est alors pas interdit de choisir un expert qui est dans l’autre section. »

On notera que quand la taille de l’institut augmente, la représentation des instances dans le comité (CNRS, Université, etc) diminue, ce qui me surprend un peu.
Un de mes collègues qui vient de passer l’évaluation m’en a dit un peu plus. La durée de la visite et le mode de fonctionnement du comité ont été identiques à ce que le CNRS pratiquait. La différence majeure est venue des experts nommés. Il semble que certains d’entre eux étaient peu à pas compétents dans les domaines d’activité de l’institut concerné, et surtout que nombre d’experts étaient assez agressifs (ma source de renseignement est très productive scientifiquement et a un très bon niveau de publications, ce qui laisse perplexe..). Dont acte, on ne va pas se marrer…
Depuis leur évaluation il n’y a eu aucun retour, la cérémonie du débriefing de fin d’évaluation ayant été supprimée. En fait, ils vont devoir attendre longtemps, car la nouveauté est que tous les centres évalués cette année doivent être interclassés…
Quant aux équipes, elles seraient classées dans leurs instituts, et peut être également interclassées (sous réserve dans la mesure où cette information n’est pas accessible).
L’évaluation des chercheurs en temps qu’individus a également été modifiée. Selon le site de l’AERES, et vu ce qui est décrit, il y a fort à penser qu’elle ne soit que bibliométrique (exit donc le fameux rapport à 4 ans). La règle a été fixée, et est plus contraignante que celle qu’adoptait la section scientifique dont je dépends. Pour être considéré comme publiant, un chercheur en Sciences du Vivant (SDV) doit avoir quatre articles en quatre ans. Un enseignant-chercheur doit pour sa part avoir deux articles. SDV c’est vaste, et si certaines disciplines permettent largement de remplir cet objectif, d’autres ont du souci à se faire…
Objectivement, une évaluation purement bibliométrique est strictement impartiale. Une machine peut même le faire. Pour ce qui est de la science en revanche, on repassera. Le démarrage d’une nouvelle thématique, la prise de risque scientifique, sont à classer dans les comportements dangereux pour une carrière, et seront voués à disparaître vu les conséquences d’un étiquetage ‘chercheur non-publiant’.

Voilà pour ce qui est de l’évaluation de la vague C.

Mon institut fait partie de la vague D (évaluation en 2009). Nous venons d’apprendre que les règles de la vague C ne seront pas appliquées. Pourquoi ce changement de fonctionnement ? Très probablement parce que l’AERES n’a pas les moyens en temps et en personnes pour pratiquer les évaluations telles qu’elles étaient menées par les EPST (rappelons que l’AERES évalue tout le monde !).
Le comité ne viendrait passer qu’une demi à une journée dans l’institut. De plus, le dossier de contractualisation ne devra pas dépasser 50 pages. Donc, exit les évaluations d’équipe faute de temps (évaluation orale) et de place (évaluation écrite). Il semble donc que ne seront évalués que les individus avec les règles bibliométriques précitées.

J’ai franchement beaucoup de mal à trouver l’amélioration apportée au système précédent dans ce mode de fonctionnement.
En revanche, je peux me faire appeler Mme Irma, et prédire que notre institut aura un nombre considérables de non-publiants1, et de fait verra ses crédits diminuer voire perdra son label UMR …

L’avenir est loin d’être radieux.


1A ce jour, je suis non-publiante pour l’AERES, sauf à avoir un papier supplémentaire d’ici la fin de l’année (ce qui n’est pas gagné)

mardi 1 avril 2008

Teaser

Un grand merci à vous qui passez malgré l'absence de billets.

Il semble que je vienne finalement à bout des virus et bactéries qui m'ont honteusement agressée, mais je dois avouer que je termine la bataille dans un état peu brillant...

Promis, très bientôt seront mis en ligne deux billets consacrés respectivement à l'AERES et à l'ANR.


maj: bon, je suis la seule à voir une amélioration... le bon docteur n'est pas d'accord. Donc grand jeu, en plus des rituels vampiriques, je me vois contrainte au scanner... C'est pas mon humeur qui va s'améliorer (ni le moral d'ailleurs..)