mardi 15 mai 2012

Escaliers

Note: ces photos ne sont pas (NE SONT PAS) celles que j'ai retenu pour la photo du mois. Celle ci est présentée dans le billet précédent.


Je dois reconnaitre qu'il est assez frustrant de présenter une photo sans intérêt (photographique s'entend) dans le cadre de la photo du mois. Néanmoins, je tiens un blog assez écrit, et les nombreuses photos d'escalier dont je dispose ne m'inspiraient pas particulièrement en terme de rédaction.

Ironiquement, le thème récurrent de nos vacances d'avril fut "escaliers". Quand on visite en deux jours, St Cirq Lapopie et Rocamadour ainsi que Pech Merle et Padirac, des escaliers on en bouffe !! On fini même par ne plus pouvoir les supporter. J'avais profité de ces vacances pour prendre quelques photos adaptées, et je vous les présente en "mosaïque" (idée piquée à Jean Wilmotte).
Un intrus s'est glissé dans ces escaliers du Lot. Saurez-vous le trouver ?

Et puis, en fouillant les divers dossiers photos, je suis retombée sur celle-ci prise en 2005 à Guise dans le Familistère. Je l'avais totalement oubliée, et du coup je regrette un peu, car j'aurai pu vous parler de cette aventure incroyable qu'est l'expérience du Familistère. Comme quoi, un mois n'est pas de trop pour préparer la photo du mois.


Double révolution

Me voici de retour en ce joli mois de mai au rendez vous de la Photo du mois. Le thème de ce mois , choisi par Sébastien, est "Escaliers".

Bien sur, j'aurai pu exploiter l'une de mes (nombreuses) photos d'escaliers, celle des ruines du théâtre de St Pierre (pour faire plaisir au chroniqueur Berliniquais), celles des ruines d'Ephèse ou d'Héliopolis, celles de ces villages des Cévennes ou du Lot (y compris celle prise spécialement pour l'occasion à St Cirq Lapopie), bref, j'aurai pu présenter un des grands classiques de ma photothèque, L'ESCALIER.

Oui mais voilà, j'ai trouvé que c'était un peu facile. Et comme je pratique beaucoup l'esprit éponyme, j'ai mis en route la moulinette à idées pour trouver que présenter, qui puisse avoir un lien avec l'esprit de ce blog (du moins quand je le nourrissais régulièrement) beaucoup orienté sur la Science. Finalement l'idée s'est imposée assez rapidement, son inconvénient majeur étant que la photo n'a pas grand intérêt en terme photographique, mais j'assume.

Avant de la dévoiler, je vais un peu développer le titre de ce billet. Double révolution il y a bien, et plutôt deux fois qu'une (j'ai un doute, c'est peut être quatre fois que deux qui serait pertinent dans ce contexte).

La première révolution a eu lieu le 25 avril 1953, lorsque fût publié dans la revue Nature, l'article intitulé "Molecular structure of nucleic acids; a structure for deoxyribose nucleic acid" de James Watson et Francis Crick. L'idée de l'hélice était partagé par d'autres scientifiques (et non des moindres). Le génie de ces deux là fut de faire la synthèse de l'état des connaissances, ce qui leur permit de comprendre comment les deux brins s'appariaient, que les deux hélices étaient anti-parallèles, et donc de proposer le modèle structural qui leur valu de remporter* en association avec Maurice Wilkins le prix Nobel de Physiologie en 1962.


Modèle de la double hélice d'ADN (sous forme B) exposé dans mon bureau, construit (laborieusement) par la dernière promotion d'étudiants à qui j'ai enseigné l'alpha et l'oméga de la structure des acides nucléiques.
L'ADN, support héréditaire de l'information génétique, est donc présent dans toutes les cellules sous la forme d'une double hélice droite, chaque hélice s'enlaçant autour de l'autre, comme deux escaliers en colimaçon pourraient le faire, et le font d'ailleurs au château de Chambord. Néanmoins, à la différence de l'escalier à double révolution de Chambord dont les marches s'appuient sur le puits central bloquant tout visuel d'une volée sur l'autre, les marches de la double hélice d'ADN se font face et s'associent selon un code immuable A en face de T et G en face de C (G, A, T, C étant les abréviations des noms chimiques des quatre bases constituant l'ADN, que l'on retrouve en clin d'œil dans le titre d'un film "Bienvenue à GATTACA" que je vous recommande vivement de voir si ce n'est déjà fait, mais je m'égare). Chaque hélice est constituée de ce qu'on appelle le squelette "sucre-phosphate" qui imprime la progression hélicoïdale de l'assemblage et est situé à l'extérieur, sur lequel sont greffées les bases dont  la structure chimique plane évoque les marches de l'escalier qui se retrouvent à l'intérieur de la structure.

La seconde révolution est intervenue en 1977, venue de deux laboratoires différents. Celui de Walter Gilbert qui publie en février dans les PNAS l'article "A new method for sequencing DNA", et celui de Fred Sanger qui publie, également en février mais dans Nature, l'article "Nucleotide sequence of bacteriophage phiX174 DNA". Gilbert propose une méthode chimique basée sur les propriétés des bases qui composent l'ADN alors que Sanger propose une méthode enzymatique basée sur l'utilisation de l'ADN polymérase (la protéine qui duplique l'ADN dans les cellules) et de bases modifiées. Ces deux hommes* verront leur travail récompensé par le prix Nobel de Chimie en 1980, prix qu'ils partageront avec Paul Berg (nobelisé pour l'ADN recombinant, mais c'est une autre histoire).

Toute la biologie moléculaire moderne repose sur ces deux fondations: la compréhension de la structure de l'ADN et la possibilité de décrypter l'information qu'elle contient. Cette histoire de l'ADN, ses propriétés, sa plasticité ont été au cœur de ma carrière scientifique. Elle devrait très probablement le rester, du moins j'espère. Si vous souhaitez en savoir plus sur cette merveilleuse molécule, je vous encourage à aller visiter l'excellent site de vulgarisation maintenant disponible en français, Il était une fois ... l'ADN.

*On notera pour la petite histoire que Watson et Crick empochèrent chacun un tiers de la dotation Nobel, alors que Sanger et Gilbert durent se contenter d'un quart. 

Après ce billet fort bavard,  je vous invite à découvrir les escaliers que présentent les autres blogueurs inscrits pour ce thème de mai,

100driiine, A&G, Agnès, Agrippine, Akaieric, Alexanne, Alexinparis, Alice Wonderland, André Éric, Anita, Anne, Anne Laure T, Anne-Cécile, Annick, Aparça, Aude, Ava, Babou, Batilou, Bestofava, Blogoth67, Cara, Carnets d'images, Caro, Carole In England, Caroline, Cathy, Cécile, Cekoline, Céliano, Céline in Paris, Cessna, oui !, Champagne, Cherrybee, CHIFFONS and Co, Chris et Nanou, Clara, Coco, Cocosophie, Cricriyom from Paris, Cynthia, Dan, David et Mélanie, DNA, Dorydee, Dr CaSo, E, Eff'Zee'Bee, Egedan, Elapstic, Emily58, Emma, Famille Gerdel, Filamots, florianL, François le Niçois, Frédéric, Galinette, Gilsoub, Gizeh, Glose, Grignette, Hélène d'avril, hibiscus, Hugo, Isabelle, Isabelle et Gilles, J'adore j'adhère, Jean Wilmotte, jen et dam, Karrijini, Krn, Kyn, Kyoko, La Fille de l'Air, La Flaneuse, La Nantaise, La Papote, La Parigina, LaGodiche, Laura, Laure, Laurent Nicolas, Lauriane, Lavandine, L'Azimutée, Le Mag à lire, Le-Chroniqueur, Les petits supplices !, Les voyages de Lucy, Les zinzins, lesegarten, Leviacarmina, Lhise, Lost in London, Louiki, Louisianne, Loutron glouton, Lucile et Rod, Lyonelk, M, M.C.O, magda627, Maïder, Mamysoren, Manola, Marion, M'dame Jo, Melting Pot, Mgie les bons tuyaux, Minicecile, Muni57, Narayan, Nataru, Nathalie, Nicky, Nikit@, Nomade57, Nora, Olivier, Ori, Otak, Où trouver à Montréal ?, Ovan, Petite Marie, Pilisi, Quelbazar, Renepaulhenry, Sébastien, Sephiraph, Sinuaisons, Skipi, Stephane08, Stéphie&lesCacahuètes, Surfanna, Tam, Tambour Major, Testinaute, The Mouse, The Parisienne, Titem, Typh', Un jour une rencontre, Une niçoise, Vanilla, Véro Beramelo, Vinie, Violette, Viviane, Xavier Mohr, Xoliv', Zaromcha.

lundi 14 mai 2012

Météo lala

Après les rigueurs de Février (-10° sous abri chez moi), il fallait s'attendre à dénombrer les morts au jardin.  C'est finalement moins pire que ce que je craignais. 

Raides grillés, et bons à jeter malgré moultes protections anti-glaciation, les deux énormes lauriers-roses (dont l'un était blanc au demeurant). Rectifiés définitivement les pieds de thym du potager, alors que ceux du fond du jardin, moins bien exposés ont survécu, c'est à n'y rien comprendre. 

Rescapés mais mal en point le céanothe qui a perdu dans l'affaire 50% de sa ramure, et le jasmin étoilé qui redémarre du pied en ayant donc perdu environ 80% de sa hauteur, pour les fleurs on repassera. Sacrifiée la floraison des narcisses et des camélias, dont les boutons floraux qui s'ouvraient en janvier (le temps étant anormalement doux) n'ont pas survécu à la vague de froid.
 

Depuis, le temps n'est pas des plus agréables mais, la pelouse est splendide et les arbres et arbustes couverts de fruits, qui n'attendent plus que soleil et chaleur pour maturer.

A tout chose malheur est bon, la fraicheur des jours et des nuits n'est pas propice à la plantation des pieds de tomates, et c'est tant mieux car pour ma deuxième tentative, j'ai de nouveau merdouillé dans la préparation des plants. J'avais fort bien retenu la leçon de l'an passé, j'ai donc commis une autre erreur cette année, en me trompant de terreau pour le repiquage des plantules. J'ai pris le terreau à arbustes et rosiers, erreur colossale, cette terre est trop riche et les racines des plantules ont brulé. Les plans ne démarrant pas, j'ai refait des repiquages tardifs dans un terreau "potager" qui devrait me permettre de planter les pieds avant décembre juillet. Bref, ce n'est pas encore cet été que nous dégusterons nos tomates (peut être en automne si l'arrière saison est aussi belle qu'en 2011, croisons les doigts).
Au chapitre des autres erreurs commises, ma taille automnale des framboisiers  (allez, framboisier rosier, même combat, sabrons ras, ils n'en repartiront que plus vigoureux. Ben non, le framboisier n'apprécie pas du tout la décapitation) nous prive de tout fruit cet été. Au moins, les oiseaux ne les boufferont pas, on se console comme on peut !

Avril aura vu fleurir (entre autres)
muscaris

jacinthe sauvage

myosotis

poirier

cerisier
Mai voit s'épanouir mes fleurs préférées
Iris (rapatriés des P.O.)

Rhododendron

Ancolie
 Pour cette dernière, seuls les pieds plantés le long du mur aveugle de la maison ont jugé utile de fleurir ... dommage quand il fait un temps pourri qui contraint à profiter du jardin derrière les carreaux.

lundi 7 mai 2012

Changer maintenant

J'ai passé l'âge de croire aux lendemains qui chantent. Néanmoins, j'ai le coeur empli d'espoir pour les années à venir. D'un strict point de vue corporatiste, nous l'avons échappé belle. La recherche française en général, et le CNRS en particulier, n'auraient pas survécu à un second quinquennat sarkozien. Je ne fais pas une confiance aveugle au nouveau président en ce qui concerne la politique de recherche. Mais quelque part, je me dis que ça peut difficilement être pire que ce que nous avons connu. Et du moins, une certaine justice, et un peu d'honneur seront remis au goût du jour dans ce pays. Alors, ce soir, je savoure ma joie, demain sera là bien assez tôt.