jeudi 2 août 2012

Choisir c'est renoncer

Sortie de "filles" hier soir avec une copine. Nous décidons de nous attaquer au film qui fait se pâmer les critiques cinéma de Télérama et partons voir Laurence anyways.
Bref résumé pour ceux et celles qui n'ont pas entendu parler de ce film. Chef d'œuvre d'un petit prodige du 7ème art (Xavier Dolan, 23 ans au compteur), ce film aborde le douloureux problème de l'identité sexuelle et du regard des autres sur la différence.  Nous sommes prévenues, Melvyl Poupeau y réalise sa plus belle performance d'acteur.

A l'arrivée, une grosse, énorme déception ... que ce ne soit pas un autre réalisateur qui ait tenu la caméra. Le scénario, les dialogues sont sublimes, les acteurs irréprochables (personnellement, je n'ai pas été convaincue par Poupeau sur la deuxième partie du film) tout particulièrement Suzanne Clément qui m'a scotchée. Malheureusement, il faut supporter 2h40 de bande-son gueularde rassemblant à la fois les poncifs de la musique classique (genre les best of du classique, affligeant) et les pires tubes pop des années 80 (et dieu sait que cette décennie a été imbattable dans la production de  m** electro). Surtout, Dolan doit penser que son public est un peu benêt et décide donc que sa caméra doit nous aider à comprendre les sentiments des personnages. Fred (Suzanne) est submergée d'émotion ? Elle se prend une chute d'eau sur la tronche assise sur son canapé. L'apparence n'est rien (l'habit ne fait pas le moine au choix) ? Nos héros avancent sur une route dans une pluie de vêtements multicolores.  La mère (Nathalie Baye, formidable) choisi finalement son fils/fille plutôt que son confort domestique moribond ? Elle empoigne la télévision et la jette au sol avant de quitter la pièce. Bien entendu nous avons également droit à la poursuite caméra secouée sur l'épaule à la Van Triers (à moins que le budget n'ai pas permis d'investir dans une steadycam?), qui a le don de me donner envie de vomir. 

Au dela de cette réalisation agaçante de ridicule, ce film est malgré tout un bon film. Et après tout, le message qu'il porte est de ne pas s'arrêter à la surface des choses ...

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