lundi 10 novembre 2008

Bénévolat

Décidemment, chers lecteurs, vous devriez vous manifester plus souvent, vos commentaires me permettant de fournir ce blog en billets !
Donc, Aisling m’interpelle dans les commentaires de celui-ci, concernant mon activité bénévole d’enseignement sur les berges de la Mérantaise.

Désolée d'être bassement matérielle, mais quel est l'intérêt pour vous de donner des cours non-rémunérés? - A priori, même les thésards évitent ce genre d'arnaque! Est-ce la gloire de l'enseignement? Est-ce la possibilité d'observer les étudiants pour récupérage potentiel éclairé d'étudiants de Master/Thèse? Est-ce pour étoffer un dossier de qualif PR en cas de besoin? N'y a-t-il aucun moyen d'obtenir ces maigres avantages en étant justement rémunéré? Déjà que les vacations sont payées modestement, et ce au mieux 6 mois après le début des cours, j'ai du mal à concevoir le volontariat généralisé que vous décrivez. Même si pour 8h eq TD par an, on peut se dire, "bon..." j'aimerai aussi savoir comment l'université peut comptabiliser ce volontariat dans les heures effectives d'enseignement? Est-ce que les heures d'enseignement ne doivent pas correspondre au service de chacun des intervenants, PR, MCF, vacataires, moniteurs etc.?

La première des raisons, n’est pas dans la liste des possibles énumérés. Elle est affligeante de banalité, et tient dans cette phrase « j’aime enseigner ». J’aime quand je vois une lueur d’intérêt s’allumer dans les regards, j’aime l’idée de faire progresser l’élève non seulement dans l’étendue de ses connaissances mais également dans son mode de réflexion. Oui, c’est utopique, et non je n’ai pas une âme de missionnaire. C’est pourquoi certaines des autres hypothèses sont également correctes.
Enseigner, c’est se faire connaître des étudiants, et pouvoir éventuellement les attirer au laboratoire, pour des stages M1 et/ou M2. Pour l’instant, cette stratégie n’a pas été hyper payante (une stagiaire volontaire M1). C’est se faire connaître des collègues enseignants, qui seront plus enclins à envoyer des étudiants dans le labo d’un « apprenti » collègue (bien plus efficace, 2 stagiaires M1 un stagiaire M2).
Enseigner, c’est faire du bien à son CV pour une éventuelle qualification PR, c’est indéniable, l’avenir dira si cette stratégie est efficace.

Au delà de ces diverses considérations, il est clair que je préfèrerais largement être rémunérée, ce d’autant plus que certain enseignant-chercheur de ma connaissance a réussi à se faire verser des heures complémentaires alors même qu’il n’effectuait pas un service complet à l’université. Mais bon, je fais beaucoup moins peur !!
Ce qui m’a été dit (que je n’ai jamais vérifié de près) est que je ne peux pas être rémunérée parce que je travaille sur le campus. Comme je l’ai dit précédemment, si j’enseignais ailleurs en France, je serais sans aucun doute payée et remboursée de mon transport. Le pourquoi de la règle m’échappe, mais c’est ainsi, et je le savais en acceptant. Quant à parler de volontariat généralisé, c’est un peu abusif, nous sommes finalement peu à intervenir dans les UE. Et j’imagine que mes collègues intervenants sont tout autant altruistes que moi.

Comment sont décomptées ces heures au niveau de l’université, j’avoue n’en avoir aucune idée … mais peut-être des enseignants-chercheurs lisant ce blog pourront-ils nous l’expliquer.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Roberta, merci pour cette réponse. J'en conclus donc que le système français pousse pour ainsi dire les chercheurs à faire du bénévolat pour améliorer leurs conditions de travail (stagiaires) et leurs perspectives de carrière (CV). Bravo.
Que la rémunération soit "impossible" du fait que vous soyez sur le campus me parait douteux - la règle pour les vacations étant que l'intervenant doit faire preuve d'un statut principal autre que l'enseignement dispensé (par exemple, étudiant en thèse) pour pouvoir assurer les cours. Donc, où l'université s'attend-elle à trouver des gens disponibles quelques heures par semaines à des horaires improbables à part parmi les chercheurs ou thésards?

Le Piou a dit…

C'est le meme principe que le "Stage". Tu vas bosser gratos pour voir si tu peux faire un job pour lequel tu as les connaissances. Gratos.
Sans moi. Jamais. Faut arreter le delire.
Un job, un salaire. Mon Americainisme d'adoption prend peut-etre le dessus de plus en plus, mais faut arreter l'autoflagelation... Tu ferais mieux de te lancer dans les consulting, plus que de bosser pour l'hospice.